lundi 11 juin 2012

Réception de l'Age de la multitude dans la presse

Bon démarrage pour L'Age de la multitude.
Premiers papiers :

* Jean-Pierre Gonguet dans La Tribune hebdo, 8 juin 2012, « La valeur c’est les autres »
* Richard Robert interview Henri Verdier et Nicolas Colin, Paris Tech Review, 7 juin 2012, « L’Economie de la multitude »
* Julien Damon, Les Echos, 31 mai 2012, « La vraie révolution numérique »
* Frédéric Martel reçoit Nicolas Colin sur France Culture, 27 mai 2012, SoftPower
* Des bonnes feuilles dans Les Echos, 25 mai 2012
* Fabrice Lundy reçoit Henri Verdier sur BFM Business, 22 mai 2012, Grand Paris
* Première citation par Aurélie Barbaux dans L‘Usine nouvelle, 18 mai 2012, « Les surtraitants du numérique »
* Des Bonnes feuilles dans l’Usine nouvelle, 16 mai 2012

lundi 19 décembre 2011

Interventions récentes

J'ai eu le plaisir de retrouver mes amis de la communauté éducative lors du séminaire Sankoré. Ils ont proposé une synthèse de mon intervention, inspirée de mon blog, que l'on trouve ici.

Le Centre d'analyses stratégiques a également mis en ligne mon intervention sur l'Open data, que l'on peut trouver ici.

mardi 22 novembre 2011

Kaléidoscope

On travaille, on écrit, on twitte, on dialogue sur Facebook, on donne des interviews, on participe à des projets... On vit dans le numérique, en somme.
Et puis un jour on réalise qu'Internet vous a fragmenté en milliers de petites identités, et et puis on découvre qu'Internet vous a coupé en milliers de petits morceaux et qu'il vous recompile de manière parfois un peu bizarre.

D'où l'envie d'avoir une petite homepage personnelle et d'y rassembler tous les fils de cette identité 2.0.

Pour commencer par le plus simple, on me trouve assez facilement sur Facebook, Twitter, sur Linkedin.
En fonction de l'actualité, j'essaye d'écrire une à deux fois par semaine sur mon blog.

Depuis quelques temps, on m'a ouvert une rubrique sur Wikipedia.

Je suis l'un des associés, et membre du directoire, de la société MFG R&D, qui utilise plus souvent le nom de MFG-Labs.

J'ai été l'un des fondateurs de Nonfiction.

Je suis aussi membre du Comité de prospective de l'ARCEP et administrateur du Club des normaliens dans l'entreprise.

Interview sur le site ENS

Il y a aussi une vieille interview sur le site de l'ENS, ici.
Elle semble tellement datée maintenant ;)

jeudi 22 septembre 2011

L'innovation implique de partager sa création avec le public

A l'occasion du festival Futur en Seine, Christophe Alix m'a accordé une interview pour Libération, dont voici la transcription...


Il n’est pas courant, en France, de voir un pôle de compétitivité organiser un festival grand public. C’est pourtant le cas avec Futur en Seine (Libérationd’hier), qui met en avant jusqu’à dimanche quelques-unes des réalisations des entreprises et labos de recherche de Cap Digital, un des deux pôles high-tech en Ile-de-France. Cinq ans après sa création, son président, Henri Verdier, cofondateur de la start-up MFG Labs spécialisé dans le traitement des données de masse, fait le bilan.

Pourquoi une structure dédiée au financement de la recherche et de l’innovation organise-t-elle un festival ?

Les nombreux secteurs représentés dans notre pôle - ils vont du jeu vidéo à la robotique, en passant par le design, l’éducation, les objets communicants, etc. - partagent une chose très forte : leur développement est souvent lié à des pratiques d’innovation très ouvertes impliquant largement les utilisateurs. Cela passe par un processus de «cocréation» avec le public, par une innovation très «sociale» qui dépasse largement le cadre traditionnel de la recherche. Autrement dit, l’innovation, dans nos secteurs, ce n’est pas seulement du «techno-push» avec des entreprises qui vont imposer leurs nouveautés, mais également un cheminement beaucoup plus compliqué d’appropriation par le public. On peut mourir avec ses brevets si on n’a pas trouvé de clients.

Et donc ?

La manière dont le public s’approprie les innovations présentées lors du festival constitue un matériau très précieux pour bon nombre de nos sociétés adhérentes. L’autre raison qui nous pousse à aller vers les gens, c’est la volonté de mieux faire connaître les écosystèmes très foisonnants qui sont à l’origine de la création de valeur dans nos métiers.

Qu’est-ce que cela veut dire ?

Une des forces de la Silicon Valley, c’est sa capacité à structurer puis «marketer» une énergie collective très éparse, un peu à la manière des grands mouvements artistiques comme le surréalisme. On en est très loin en France, on n’a pas cinquante ans de recul comme en Californie, mais tout ce qui peut contribuer à identifier et renforcer la visibilité de nos écosystèmes joue un rôle clé dans notre croissance. Un créateur de start-up devrait toujours se poser la question de savoir comment il va changer le monde, devenir un véritable «disrupteur». Et c’est cette manière de penser que l’on essaie de stimuler à Cap Digital, en allant au-delà de nos missions traditionnelles d’accompagnement et de financement des projets de nos adhérents.


Comment peut-on promouvoir une politique industrielle dans le numérique alors que l’on voit bien qu’il s’agit avant tout d’un état d’esprit ?

C’est compliqué, mais on progresse. Alors que le soutien aux nouvelles technologies était, il y a quelques années, très orienté vers les infrastructures, les choses se rééquilibrent avec une large place faite aux services et aux usages. C’est le cas avec le grand emprunt qui, à côté d’une enveloppe de 2,5 milliards d’euros pour la fibre optique, en consacre 2 milliards aux contenus.

C’est très positif…

Oui, même s’il reste des progrès à faire. Est-on prêt, en France, à ce que des PME ébranlent des positions acquises de grands groupes ? On entend encore dire que le numérique «tue» des secteurs entiers, détruit les emplois…

Cap Digital, qui était candidat à un institut de recherche technologique («vie numérique») dans le cadre du grand emprunt, a été recalé. Pour quelle raison ?

On n’entrait pas dans leur cahier des charges de «valorisation» de la recherche avec le souci très légitime d’un retour sur investissement pour l’Etat. Dans nos secteurs, on ne sait pas quelle technologie l’emportera dans dix ans, on ne fait que repérer des flux d’innovation qui changent très vite. C’est très mouvant et ça, aucune politique industrielle, aussi réactive soit-elle, ne sait l’anticiper… Les freins au développement du numérique ne se situent pas du côté de la politique industrielle mais de la société en général.

Une ligne pour l’avenir ?

Les prochaines ruptures ne viendront plus du secteur de l’Internet mais de la manière dont la mise en réseau transforme radicalement des pans entiers de l’économie. Si la Californie, comme Bordeaux pour le vin, restera la référence de «l’Internet du réseau», le jeu est beaucoup plus ouvert pour le reste, où presque tout reste à faire. C’est dans cette direction qu’il faut maintenant accélérer.

vendredi 22 juillet 2011

Big Data sur 01 Net

"McKinsey estime qu’en 2010, les entreprises auraient stocké 7 Eo (exaoctets) supplémentaires de données, et les particuliers 6 Eo. Un exaoctet représentant 4 000 fois le contenu de la Bibliothèque du Congrès des Etats-Unis. L’idée du Big Data est de transformer toutes ces données brutes en mine d’or. « Les informations sont là, il suffit de se baisser pour les ramasser, résume Henri Verdier, PDG de MFG Labs, start up française positionnée sur ce créneau. Leur analyse permettra d’optimiser des processus, de mieux prendre des décisions, de capter des tendances, d’analyser des opinions, de créer de nouvelles places de marché. » Parmi les projets de MFG Labs figurent, entre autres, la visualisation d’un réseau de 45 millions de blogs ou la création d’un graphe relationnel à partir du contenu des réseaux sociaux, afin d’étudier la propagation d’une épidémie."

Article complet, ici

mardi 24 mai 2011

Pour une politique industrielle de l'économie numérique

Ci-joint le texte corrigé que j'avais adressé aux Echos pour ma tribune du 11/05/2011. Certaines de mes ultimes modifications n'ayant pas été prises en compte.



La France a-t-elle les bons outils pour accompagner le développement du secteur de la création, des contenus et des services numériques ? En effet, ce secteur, qui est désormais l’un des principaux atouts de l’économie française, n’obéit pas aux règles de création et de développement auxquelles nous sommes accoutumés et appelle des réponses particulières.

25% de la création nette d’emplois
Internet représente aujourd’hui plus de 3,2 % du PIB français. Il représente plus d’emplois que le secteur de l’énergie ou de l’agriculture. Il représente surtout 25 % de la création nette d’emplois et de la croissance économique depuis plus de 15 ans.
Bien au-delà d’Internet, le numérique concerne en outre le jeu vidéo, le cinéma d’animation ou la robotique de service, les services mobiles et géolocalisés, la médecine, le transport... C’est devenu le principal levier de transformation de secteurs les plus matures comme les services, qui représentent 75 % du PIB Français et comptent des multinationales de rang mondial.
Mais surtout, c’est un processus de transformation économique et sociale complète, comme la Révolution industrielle en son temps, qui effectue la synthèse créative d’innombrables ruptures technologiques pour redéfinir les manières de produire, d’apprendre, de communiquer ou d’échanger.

Un écosystème de rang mondial
Dans cette révolution, la France tient son rang. La métropole parisienne, par exemple, avec près de 400.000 emplois, plus de 20.000 diplômés par an, de grandes entreprises mondiales de technologie, de grandes entreprises mondiales de services, une place financière de rang mondial, mais surtout près de 20.000 PME dont quelques milliers de startups très internationalisées, est l’une des trois ou quatre grandes régions mondiales sur ces sujets.
Au delà des quelques succès déjà connus du grand public (Meetic, Exalead, Dailymotion, Allociné, Vente-privée...), la France compte fièrement des PME à succès international : Aldebaran, Parrot, Darkworks, Mikkros, MacGuff, Qosmos, Agoravox, Quantic Dream et tant d’autres...

De nouvelles règles du jeu
Ces chercheurs, créateurs et entrepreneurs sont les acteurs d’une révolution qui a bouleversé, en quelques années, les stratégies de croissance, d’innovation et de création de valeur.
Le web, le « search », les réseaux pairs à pair, le triple-play, la messagerie instantanée, les réseaux sociaux : aucune de ces ruptures ne provient de grands groupes industriels, mais, au contraire, de startups, de chercheurs, voire de mouvements d’activistes.
Ils obéissent à de nouvelles règles, ils privilégient la scalabilité, l’ouverture et l’interopérabilité, la cocréation avec les utilisateurs, la qualité de l’expérience utilisateur. Ils travaillent à changer le monde et s’attachent à des innovations de ruptures, seules à même de leur apporter l’hypercroissance recherchée.
Ils se fondent sur des flux d’innovations techniques ultra-rapides (big data, interfaces, intelligence ambiante...), ils privilégient la vitesse au brevet, la valeur d’usage au modèle économique. Ils travaillent le design, le désir, l’esthétique, l’expérience puis intègrent les technologies dont ils ont besoin.
Tout en étant âprement concurrentiels, ils inventent de nouvelles manières de coopérer, conscients de vivre une aventure collective.
Malgré une réelle implication des pouvoirs publics, ils travaillent le plus souvent en marge de la politique industrielle traditionnelle. Ils ne bénéficient que fort peu de l’achat public. Ils savent bien que les règles de soutien industrielle pensées pour les industries matures ne collent pas parfaitement avec leurs spécificités.

Nous travaillons déjà d’égal à égal avec Montréal, Tokyo, Séoul ou Londres. Pour franchir le fossé qui persiste avec les grands écosystèmes de Boston ou de San Francisco, il faut maintenant une réponse adaptée à la vitesse, la créativité et la mobilité.
Il est temps d’apprendre à considérer la « technologie sans usines ». Il est temps d’apprendre à soutenir ces entreprises, startup et industries de services, souvent très jeunes, qui consomment au quotidien des technologies de pointes, qui ont peu de capital matériel, beaucoup de capital humain, peu de fonds propres. Ces entreprises qui créent aujourd’hui la croissance et l’emploi en France et qui ont besoin de plates-formes, de lieux de benchmarking, de lieux de rencontre et d’échange de liens avec les laboratoires, les publics, les créatifs et les technologies des TICE.


Certaines approches ont fondé trente ans d’excellence française. Elles sont toujours valables. Mais il faut désormais les compléter pour intégrer la nouvelle donne. Il existe des formes d’innovation et de création de valeur durable, tirées par les usages et les services, ce sont elles qui ont fondé le succès de la Silicon Valley.  Les startups, même en France, ont le potentiel de bouleverser le paysage et doivent être traitées comme telles. Le monde change à toute allure, mais la France peut jouer un rôle déterminant dans la construction de cette nouvelle civilisation.

C’est pourquoi nous espérons qu’après les IRT, solutions centrées sur les technologies lourdes, il sera possible de concevoir de nouveaux outils, accélérateurs de PME, ouverts sur l’open innovation et autorisant de nouvelles synthèses créatives.

Henri Verdier, chef d’entreprise, est le président du pôle de compétitivité Cap Digital.